Des personnes ayant participé à une réunion de représentants de fabricants américains d’équipements pour semi-conducteurs avec la secrétaire américaine au commerce, Gina Raimondo, ont déclaré que la société néerlandaise ASML et les fabricants japonais d’équipements pour semi-conducteurs Tokyo Electron Limited (TEL), Nikon Corp. et Canon Corp. seront probablement tenus de se conformer au contrôle américain des exportations visant à interdire l’accès de la Chine aux technologies avancées de semi-conducteurs.
Mme Raimondo a déclaré dans une autre interview sur CNBC que les États-Unis ont appelé leurs alliés à suivre et à émettre des restrictions similaires. “C’est ciblé,… C’est puissant, mais c’est aussi ciblé pour garantir la sécurité nationale des Etats-Unis et ne pas punir les entreprises américaines”, a déclaré Raimondo.
Cependant, les efforts pour parvenir à des accords avec les Etats alliés aux Etats-Unis sur les restrictions peuvent prendre 9 mois. De leur côté, les fabricants américains de semi-conducteurs tels que Applied Materials, KLA et Lam Research sont déjà tenus de demander des licences pour vendre des équipements à la Chine suite aux nouvelles règles annoncées le 7 octobre dernier.
La Chine représente plus de 30 % des ventes d’Applied Materials, KLA et Lam Research.
Les entreprises américaines se sont plaintes que d’autres concurrents risquaient de leur ravir leur part de marché en Chine alors qu’elles étaient liées par les restrictions en matière de contrôle des exportations. Le gouvernement américain fera probablement pression sur des alliés tels que les Pays-Bas et le Japon. Il existe également des fabricants de machines-outils pour les semi-conducteurs les plus élaborés en Allemagne et en Corée du Sud. Le chancelier allemand Olaf Scholz a déjà exprimé sa réticence à se découpler de la Chine en amenant avec lui une délégation de grandes entreprises à Pékin le 4 novembre lors de sa visite officielle.
“Les récentes restrictions américaines représentent une approche à somme nulle de la confrontation avec la Chine en matière de technologie, une approche qui n’est pas aussi convaincante pour les pays qui ne se considèrent pas comme enfermés dans une bataille pour devenir une superpuissance mondiale dominante”, a écrit Matt Sheehan, chercheur au Carnegie Endowment for International Peace. Cet expert pense que les entreprises chercheront à réduire les composants américains afin qu’ils ne soient soumis qu’au pouvoir de veto de leur gouvernement national et non des États-Unis. Cela pourrait finir par faire perdre davantage de parts de marchés aux entreprises américaines.
Estelle Prin
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